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Exposition "René Seyssaud, les couleurs du Midi"
Exposition "René Seyssaud, les couleurs du Midi"
Du 15/07/2020 au 17/01/2021
de 10:00 à 18:00
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musée des Beaux Arts - Nîmes
René Seyssaud, les couleurs du Midi
C’est auprès du maître avignonnais Pierre Grivolas plutôt qu’à l’Ecole des beaux-arts de Marseille où il avait étudié sous la direction de Dominique Magaud dès l’âge de treize ans, que s’affirme la personnalité artistique du jeune homme. S’il puise son inspiration aux racines provençales, il se désengage cependant assez tôt de la représentation des mœurs et coutumes locales privilégiée par son maître pour ancrer son œuvre dans la terre même. Il sera peintre paysagiste.
Dès 1885, il participe au Salon des Indépendants et c’est Le Barc de Boutteville, qui, le premier, lui consacre une exposition particulière dans sa galerie parisienne en 1897. Deux ans plus tard, Seyssaud jouit des faveurs d’Ambroise Vollard et son accrochage particulier est un succès auprès des amateurs. Une exposition à la galerie Bernheim-Jeune en 1901 vient couronner cette trilogie parisienne.
Seyssaud entame d’autre part une collaboration suivie avec l’ébéniste et décorateur Eugène Printz. Mais ces incursions dans les galeries de la capitale ne vont cependant pas se poursuivre car Seyssaud reste fidèle à François Honnorat, négociant marseillais auquel il s’associe afin d’améliorer durablement sa condition matérielle.
De santé pulmonaire fragile, l’environnement urbain met le peintre mal à l’aise et c’est autant par obligation que par choix qu’il s’établit à la campagne, dans une ferme isolée. Il y épouse une paysanne vauclusienne. Vivant auprès d’elle et de sa famille à Villes-sur-Auzon (Vaucluse) et à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône), il approfondit sa connaissance de la condition paysanne, du calendrier des travaux aux champs, de ses rudesses.
L’œuvre de Seyssaud est attachée à la nature dans sa vastitude et sa plénitude : la terre, le ciel, tout ce qu’ils supportent et recouvrent, y compris l’homme puisqu’il en est aussi le fruit. Dans ses compositions paysannes, la force de la couleur fait écho aux forces en présence, celles de la nature, des saisons ; les hommes font corps avec la terre dont ils tirent les bienfaits qui leur sont nécessaires par le travail. En février 2015, paraît la première monographie de l’artiste rédigée par Claude-Jeanne Bonnici, répondant aux attentes d’un nombre croissant d’amateurs séduits par la puissance de cette peinture et désireux qu’une étude de cette ampleur lui soit enfin consacrée
Dans l’ampleur et la force de l’éblouissante explosion artistique du XXème siècle, contemporain des Fauves, aux côtés de personnalités grandioses comme Cézanne et Matisse, Seyssaud reste lui-même. Comme eux, il refuse d’échapper à la référence imitative ; il questionne la nature en découvreur ; il compose à partir de plans colorés, connaît un moment d’instinct pur et retourne à l’équilibre.
Mais en dehors d’eux, plus grec que latin, de tempérament avant tout sensible, parallèlement à Van Gogh, il projette dans sa peinture toute sa vie émotive, et livre dans un geste expressionniste, dans une ivresse païenne, son angoisse comme sa jouissance, de sorte que, son œuvre, même lorsqu’elle s’engage dans une recherche plastique pure, n’est jamais dépourvue d’humanité. “Imaginez du Van Gogh en pleine ardeur, du Cézanne sans concessions, du Monticelli un peu rustique et sauvage”. Arsène Alexandre 1901.
Peintre indépendant, d’une personnalité bien affirmée, il exprime son amour de la Provence par la hardiesse de sa facture, par le triomphe de la couleur ramenée à sa pureté, par son respect de la profondeur dans la construction de l’espace. La Provence est au cœur de la création d’avant-garde à laquelle Seyssaud appartient.
musée des Beaux Arts Rue de la Cite Foulc, 30000 Nîmes Occitanie France